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Quand "auteurs de BD" rime avec "précarité"

La très grande majorité des auteurs de bandes dessinées est touchée par la précarité. Trois écrivains, relativement connus et généralement présents au festival de BD de Lyon et Angoulême, nous parlent de leurs expériences en tant qu’auteurs de BD depuis plus d’une dizaine d’années. François Gadant, alias Gad est l'auteur de la série à succès Ultimex. Oriane Lassus, Prix Révélation Blog 2011 a écrit et dessiné quatre BD dont Le Meilleurissime Repaire de la Terre et Quoi de plus normal qu'infliger la vie ?. Florian Bovagnet, alias B-gnet est, de son côté, auteur de plus d’une vingtaine de BD dont Santiago, Old Skull. Leurs situations financières font écho aux chiffres de la précarité, publiés par les Etats Généraux de la Bande dessinée en 2016.

Oriane Lassus

François Gadant alias Gad

“Être auteur de bande dessinée, c’est un sacrifice : c’est beaucoup de travail pour des rentrées d’argent modestes. Je fais ce métier depuis une dizaine d’année et je fais des années à 10 000, d’autres à 15 000 euros. Il est très rare que j’arrive jusqu’à 20 000 euros. Ce n’est pas une situation qui est très confortable à vivre mais je continue parce que c’est ce que j’aime faire."

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“Je fais ce métier depuis huit ans et l’année dernière, c’était la première année où j’ai pu exclusivement vivre de mon travail dans la bande dessinée. J’ai gagné à peu près 10 000 euros mais c’est exceptionnel. Je ne suis pas du tout sûre de toucher la même chose l’année prochaine ou l’année d’après.”

Oriane Lassus


“Après dix-sept ans de métier, je gagne autour de 15 000 euros de mes bandes dessinées, mais ça varie chaque année. C’est sûr qu’il faut arriver à s’adapter à cette situation. Moi, je me suis tellement adapté à gagner très peu que maintenant, même si je gagne un SMIC, je suis content."

Florian Bovagnet alias B-gnet

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La précarité en chiffres

53% des auteurs sont en-dessous du SMIC annuel brut

De ces 53%, 36% des auteurs sont  sous le seuil de pauvreté

En moyenne les auteurs travaillent 35 heures par semaine

71% des auteurs  indiquent avoir un emploi parallèle

66% des auteurs craignent une dégradation de la situation

Les femmes sont les plus touchées, elles sont 67% à avoir un revenu inférieur au SMIC

Et de ces 67%,  les femmes sont 50% à être sous le seuil de pauvreté

© 2019 par Johanna Bonenfant

Toutes les images de fond ont été prises par mes soins. Je remercie donc les librairies lyonnais La bande dessinée, Expérience, La bourse et 9ème bulle de m’avoir laissé photographier leurs décors. Je remercie également ceux qui ont participé à mon reportage : Oriane Lassus, François Gadant, Florian Bovagnet, Henri Lemahieu, David Servenay, Claude Amauger, Fabien Wiatr, mon tuteur Laurent Burlet et mon entourage.

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