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L’augmentation des cotisations, un fardeau pour les auteurs

La précarité des auteurs de bandes dessinées s’accentue depuis la hausse de la cotisation de retraite complémentaire (RAAP), mise en place en janvier 2019. Ensemble, les auteurs et le SNAC BD, principal syndicat pour les auteurs de bandes dessinées, ont pris la parole pour dénoncer cette réforme. Retour sur les conséquences d’une telle réforme.

Avant cette réforme, les auteurs pouvaient verser une cotisation minimale de 200 euros par an. Depuis janvier 2019, ils doivent verser 7% de leurs droits d’auteur (8% en 2020), si leur revenu de l’année précédente est égale ou dépasse les 8 892 euros. En projet depuis 2014, cette cotisation a été l’origine de la première manifestation des auteurs au festival d’Angoulême en 2015, de la lettre ouverte signée par 750 auteurs pour Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, et de la création des Etats Généraux de la bande dessinée.  

Henri Lemahieu : Sur le principe je trouve que c’est bien mais le problème c’est que dans l’immédiat beaucoup d’auteurs ne peuvent pas vivre de leur travail, donc ça fait toujours un peu mal de payer plus de cotisation quand on gagne peu. 

Oriane Lassus : C’est important de cotiser pour notre retraite. On en a besoin. On risque de toute façon de ne pas en avoir, mais le problème ça va être de savoir si on va pouvoir la payer. 

François Gadant : Quand tu as le SMIC, t’es souvent mieux payé que la plupart des auteurs, donc payer 7% de nos droits d’auteurs, ça risque de corser les choses.

Cette cotisation, qui a été élaborée pour protéger les auteurs de bande dessinée lors de leur passage à la retraite, les fragilise dans l’immédiat puisque la majorité des artistes n’ont pas un salaire qui leur permet de vivre de ce métier. Malgré les revendications des auteurs, la réforme est néanmoins passée, accentuant fortement leurs angoisses vis-à-vis de cette situation financière instable à laquelle ils sont confrontés.

© 2019 par Johanna Bonenfant

Toutes les images de fond ont été prises par mes soins. Je remercie donc les librairies lyonnais La bande dessinée, Expérience, La bourse et 9ème bulle de m’avoir laissé photographier leurs décors. Je remercie également ceux qui ont participé à mon reportage : Oriane Lassus, François Gadant, Florian Bovagnet, Henri Lemahieu, David Servenay, Claude Amauger, Fabien Wiatr, mon tuteur Laurent Burlet et mon entourage.

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